Famagouste

L’Antre des nymphes

François La Mothe Le Vayer, Adrien de Montluc, Claude Le Petit

  • Paru en mars 2004
  • 112 pages
  • 12,5x20 cm
  • ISBN : 9782914777131
  • Prix : 14 €

Textes présentés par Jean-Pierre Cavaillé

Les trois textes réunis ici tissent, autour d’allégories du sexe féminin, des propos facétieux, ludiques et érudits, jouent sur toutes les gammes du langage pour revendiquer le droit à l’écriture et à la liberté de ton, comme de propos. Ciseler, au sein d’une littérature contrainte, jeux d’esprit, parodies, allégories, et métaphores comiques, c’est revenir à la matrice de la création, c’est explorer avec gaîté, pour ces trois libertins, l’origine du monde.

Enlevés au rayon des coquineries anecdotiques où on les enferme d’ordinaire, les trois textes du XVIIe siècle réunis ici parlent du sexe des femmes. En personne, en quelque sorte. Le philosophe La Mothe Le Vayer, incidemment précepteur royal, l’aristocrate déniaisé Adrien de Monluc et le malheureux roturier Claude Le Petit, brûlé vif à 23 ans, se jettent goulûment sur la chose, grandie à la dimension de mondes vivants, caverne pastorale ou ville fortifiée.

Par la vertu d’un humour jouisseur friand de références aux Anciens, d’allégories retroussées et d’un savoir anatomique tout neuf, nos libertins se donnent licence de parler en mots propres de l’antre des nymphes, avec ses « membranes ailées », ses buissons et ses ruisseaux, ses alcôves, ses humeurs ou ses abîmes inquiétants.

Ils se livrent dans une littérature sous contrainte au massacre satirique des conventions, révérence faite à l’origine du monde, et lèvent d’un souffle vivifiant les voiles prudes jetés sur la sexualité.